Et l’homme mit ses sandales avec des chaussettes

Autre signe indiscutable de l’installation du beau temps en République tchèque : la multiplication d’individus masculins en sandales mit chaussettes. D’ailleurs, les Allemands aussi se multiplient à Prague.

Les germaniques ne sont pas les seuls à s’adonner à cette pratique étrange de la chaussette-sandale. Les hommes Tchèques sont  aussi adeptes de la pudique dissimulation d’orteils dans de lâches chaussettes en coton made in Bangladesh probablement achetées dans l’une des milliers de petites boutiques entièrement dédiées au commerce de la chaussette de Prague. La présence d’Allemands dans la population praguoise ces derniers temps n’a donc fait qu’amplifier une coutume bien établie. Rappelons d’ailleurs que la République tchèque est resté sous domination germanique, du Saint Empire puis de l’empire d’Autriche-Hongrie, pendant plusieurs siècles. Alors ce goût partagé pour la chaussette-sandale : coïncidence ? L’entreprise Birkenstock ayant été fondée en 1774, et la première république tchécoslovaque étant née en 1918, je ne pense pas.

Toujours est-il que le retour désopilant de cette mode masculine – non, soyons honnête : je viens de croiser une femme en jupe, collants épais et sandales – est bien la preuve que les beaux jours sont enfin parmi nous après six longs mois d’hiver.

Plutôt sympa le soleil, non ?

Plutôt sympa le soleil, non ?

D’ailleurs c’est amusant comme mes heures de travail à la radio raccourcissent au fur et à mesure que la République tchèque rattrape son retard dans son quota d’heures d’ensoleillement. Attention, je continue à bien travailler, et même je travaille beaucoup ! Mais plus vite. Je profite du soleil et de mes après-midi pour profiter à nouveau de longues errances dans la capitale. La transition entre les saisons s’est opérée en deux ou trois semaines et les arbres sont déjà tous couverts de feuilles d’un vert éclatant. Mes lieux de promenades préférées comme Letná, Vítkov et Vyšehrad ont retrouvé des couleurs après les teintes marrons et grises de l’automne-hiver. On y retrouve avec plaisir certaines habitude des Tchèques laissées de côté pendant l’hiver, comme celle de se goinfrer de glaces ou, pour les filles, de s’adonner à de permanents concours du tee-shirt le plus transparent ou le plus fluo. Attention les yeux.

Autre particularité du mois de mai : le retour des touristes. Les Allemands et les Français sont légions dans les rues de Prague. Je ne parle pas allemand (heureusement, peut-être), malheureusement je comprends parfaitement le français. Comme me le disait l’écrivain Claire Legendre, que j’interviewais la semaine dernière (ici) : « il faut assumer tout ça, porter cette image un peu cliché de la France ». Autant vous dire que je m’y refuse, et que j’emploi toute mon énergie à dissimuler notre commune nationalité lorsque j’entends des Français sur la place de la Vieille ville dire que « ça ne vaut pas l’Italie » ou « Quand même, la gastronomie française c’est autre chose » alors qu’ils viennent de s’acheter une saucisse dégoulinante d’huile et probablement au cheval dans l’une des cabanes à touristes de la place Venceslas.

Aux tramways qui vomissent ces hordes bruyantes toujours judicieusement placées sur mon chemin, je réponds par de longues promenades à travers les artères secondaires de la ville et de longues après-midi entre amis dans les plus beaux coins de la capitale qui déborde littéralement d’une nature verdoyante.

Débordement de verdure à Letná

ça dégouline carrément à Letná, un bonheur !

Vítkov

Vítkov, à 2 minutes de chez moi

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