Oisive à Prague un début juillet

Libérée de mes obligations scolaires et professionnelles pour les deux mois d’été, je me retrouve oisive dans l’une des plus belle ville du monde (oui, du monde). Plus de réveils matinaux pour couvrir l’actualité tchèque et envahir les ondes de ma douce voix. Plus de rapport, plus de compte-rendu et encore moins de questionnaire au but plus qu’obscur à envoyer trois fois à Sciences Po Avenir, une fois parce que c’est obligatoire, une autre parce qu’ils pensent ne pas l’avoir reçu, une dernière parce qu’ils l’ont égaré dans leur nébuleuse boîte de réception…

Enfin, je parle d’oisiveté mais ce serait omettre l’actualité tchèque actuelle qui me donne largement de quoi écrire : la plus grosse descente jamais effectuée dans les lieux du pouvoir, la chute du gouvernement, la nomination d’un gouvernement d’experts contre l’avis de toutes les forces politiques du Parlement, un précédent constitutionnel et un président qui n’en fait qu’à sa tête pour constituer un gouvernement d’amis ou parties liées… J’en parlerais bien avec mes amis tchèques, mais ils ne sont plus très nombreux à Prague. Le début des vacances estivales marque chaque année le début de l’exode vers les chalupa, les maisons de campagne, pendant que les touristes étrangers envahissent la capitale.

Pour info, les Français sont à la 8e place des visiteurs individuels en République tchèque. Moi, j’ai l’impression de les voir partout. Les vacances d’été et Noël sont les deux pires périodes pour ceux qui vivent à Prague. Essayez donc d’atteindre votre université lorsque l’entrée est située sur la Voie royale, l’une des rues qui mène à la place de la Vieille ville et toujours bondée à ces périodes ! Enfin, ça n’a pas été mon problème : la radio nationale n’est pas un haut lieu du tourisme de Prague. Tout juste si j’ai croisé quelques japonais égarés dans les alentours.

Autre info, pour les amateurs et parce qu’on en parlait il y a quelques jours : non, la tombe de Kafka ne se trouve pas dans le cimetière juif du quartier de la Vieille ville. Je le dis parce que beaucoup le croient aveuglément et paye le tarif fort pour aller la voir là où elle ne se trouve pas. Et après ils se plaignent. Alors que cette tombe se trouve dans le Nouveau cimetière juif, au cimetière d’Olšanska qui est tout ce qu’il y a de plus gratuit, superbe et immense. Pour ce qui est du vieux cimetière, je n’y suis jamais entrée à cause du prix et de la foule, mais si vous faites le tour du mur d’enceinte et que vous mesurez plus d’1m40 vous pourrez trouver une ouverture pour jeter un œil. Ou alors vous êtes étudiant et l’une de vos salle de cours donne dessus et vous pouvez passer votre heure de grammaire tchèque à rêvasser au-dessus des tombes. Je n’ai pas eu cette chance.

Prague n’est donc plus très tchèque en ce moment, mais elle en reste agréable et réserve quelques surprises et animations bienvenues pour les chaudes journées et soirées de juillet. Par exemple, un concert de jazz fusion sur Staromak, la place de la Vieille ville, dans le cadre du Bohemia Jazz Festival. « C’est fou, je n’ai jamais entendu un public tchèque faire autant de bruit ! – C’est sûrement parce qu’il n’est pas très tchèque. » Ah bah oui, le 10 juillet… Et effectivement, j’ai entendu peu de tchèque dans la foule, plutôt de l’espagnol, de l’allemand et du français. Mais  j’étais pas là pour faire la conversation.

Demain c’est le 14 juillet, j’irai faire un tour du côté du marché français installé à Kampa pour l’occasion… Ils ont du saucisson français, vous m’suivez ?

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